Comparaison entre
la situation actuelle des animaux et la Shoah
Le traitement des animaux et la Shoah ont
été comparés par des écrivains et par des groupes de défense des droits des animaux.
La comparaison entre la Shoah et le
traitement des animaux par les hommes a été faite par de nombreuses personnes
et groupes.
L'auteur juif Isaac Bashevis Singer,
qui reçut le prix Nobel de
littérature en 1978 et qui était lui-même végétarien, a établi cette comparaison
plusieurs fois dans ses histoires, telles que "Ennemies, une
histoire d'amour", "Le Pénitent" et "The
Letter Writer". Dans "The Letter Writer", le
protagoniste dit: « Dans les relations avec les animaux, tous les gens
sont des nazis; pour les animaux, c'est un éternel Treblinka »5. Dans"Le Pénitent",
le protagoniste exprime la même idée: « quand on en vient aux animaux,
tout homme est un nazi »6.
« ... au xxe siècle, un groupe d'hommes puissants et
sanguinaires en Allemagne ont eu
l'idée d'adapter les méthodes des parcs à bestiaux, tels qu'ils avaient été
développés et perfectionnés à Chicago, pour le massacre, ou ce qu'ils
préféraient nommer, le "traitement" des êtres humains7. »
L'ADL liste un nombre de groupes de
défense des Droits des animaux qui ont fait cette comparaison. L'Animal Liberation
Front (Front de Libération des Animaux) se présente dans le
magazine No Compromisesous ces termes: « Si nous pénétrons
illégalement, de même faisaient les soldats qui firent sauter les portes des
camps de la mort d'Hitler; Si nous
sommes des voleurs, de même étaient les membres du Chemin de fer
clandestin (Underground Railroad) qui libéraient les esclaves
du Sud; Et si nous sommes des vandales, de même étaient ceux qui détruisirent à
jamais les chambres à gaz de Buchenwald et d'Auschwitz »4.
En 2001,
le site "Meat.org" incorpore une section "Shoah animale"
contenant des photographies d'animaux avec des légendes comme "Victime de
la Shoah", et affirmant qu'il est « facile de voir la ressemblance
entre la destruction et le massacre systématique de six millions de Juifs par
les nazis avant et pendant la Seconde Guerre
mondiale et les 20 millions d'animaux qui sont exécutés chaque
jour uniquement en Amérique. De nombreux Juifs pendant la Shoah furent
transportés dans des camions à bestiaux vers les camps de
concentration et leur mort. Les camps de concentration ressemblent
énormément aux abattoirs ordinaires de nos jours »4.
La Consistance dans la Campagne de
Compassion (CCC), un projet du Réseau des Droits des Animaux du Nord-ouest,
situé à Seattle dans l'État de Washington,
affirme que « la Shoah représente beaucoup plus que ce seul événement.
Elle représente un lieu et une période quand la pensée suprématiste était si
incrustée dans une culture, que les gens étaient aveugles ou apathiques au
diable qui existait dans leur monde de tous les jours. Cette sorte de pensée
n'est pas exclusive à juste cette période et ce lieu. La grande région aveugle
de notre pays et de la civilisation occidentale correspond au mauvais
traitement et au dédain pour les animaux non-humains »4.
Roberta Kalechofsky de l'association
« Les Juifs pour les Droits des animaux » affirme que bien qu'il y
ait un « tissu conjonctif » entre les souffrances des animaux et la
Shoah, ils font partie de « deux schémas historiques différents, et la
comparaison entre les deux atténue …la force de l'antisémitisme »8.
« Oui, les pratiques d'élevage et
de mise à mort industrielles des bêtes peuvent rappeler les camps de
concentration et même d'extermination,
mais à une seule condition : que l'on ait préablement reconnu un caractère
de singularité à la destruction des Juifs d'Europe, ce qui donne pour tâche de transformer l'expression
figée “comme des brebis à l'abattoir” en une métaphore vive. Car ce n'est
pas faire preuve de manquement à l'humain que de conduire une critique de la
métaphysique humaniste, subjectiviste et prédatrice. »
Et encore :
« On sait que la grande majorité de
ceux qui, descendant des trains, se retrouvaient sur les rampes des camps
d'extermination ne parlait pas allemand, ne comprenait rien à ces mots qui ne
leur étaient pas adressés comme une parole humaine, mais qui s'abattaient sur
eux dans la rage et les hurlements. Or, subir une langue qui n'est plus faite
de mots mais seulement de cris de haine et qui n'exprime rien d'autre que le
pouvoir infini de la terreur, le paroxysme de l'intelligibilité meurtrière,
n'est-ce-pas précisément le sort que connaissent tant et tant
d'animaux ? »
Ce point de vue est partagé par de
nombreux philosophes liés à la déconstruction :
« De quelque façon qu'on
l'interprète, quelque conséquence pratique, technique, scientifique, juridique,
éthique, ou politique qu'on en tire, personne aujourd'hui ne peut nier cet
événement, à savoir les proportions sans précédent de cet
assujettissement de l'animal. (...) Personne ne peut plus nier sérieusement et
longtemps que les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour dissimuler ou pour se
dissimuler cette cruauté, pour organiser à l'échelle mondiale l'oubli ou la
méconnaissance de cette violence que certains pourraient comparer aux pires
génocides (il y a aussi des génocides d'animaux : le nombre des espèces en
voie de disparition du fait de l'homme est à couper le souffle). De la figure
du génocide il ne faudrait ni abuser ni s'acquitter trop vite. Car elle se
complique ici : l'anéantissement des espèces, certes, serait à l'œuvre,
mais il passerait par l'organisation et l'exploitation d'une survie
artificielle, infernale, virtuellement interminable, dans des conditions que
des hommes du passé auraient jugées monstrueuses, hors de toutes les normes
supposées de la vie propre aux animaux ainsi exterminés dans leur survivance ou
dans leur surpeuplement même. Comme si, par exemple, au lieu de jeter un peuple
dans des fours crématoires et dans des chambres à gaz, des médecins ou des
généticiens (par exemple nazis) avaient décidé d'organiser par insémination
artificielle la surproduction et la surgénération de Juifs, de Tziganes et
d'homosexuels qui, toujours plus nombreux et plus nourris, aurait été destinés,
en nombre toujours croissant, au même enfer, celui de l'expérimentation
génétique imposée, de l'extermination par le gaz et par le feu. Dans les mêmes
abattoirs. (...) Si elles sont « pathétiques », ces images, c'est
aussi qu'elles ouvrent pathétiquement l'immense question du pathos et du
pathologique, justement, de la souffrance, de la pitié et de la compassion. Car
ce qui arrive, depuis deux siècles, c'est une nouvelle épreuve de cette
compassion. »
« Des millénaires durant, les bergers ont regardé les moutons. Les moutons ont regardé les bergers. ils sont
devenus semblables. Les yeux d'un mouton
regardent l'homme d'une manière bien particulière – ils sont aliénés, vitreux.
(...) C'est probablement avec des yeux pareillement dégoûtés et aliénés que les
habitants du ghetto auraient considéré leurs geôliers gestapistes si le ghetto avait existé
cinq mille ans durant et que, tous les jours de ces millénaires, des gestapistes étaient venus chercher des
vieilles femmes et des enfants pour les
anéantir dans les chambres à gaz. Mon Dieu,
combien de temps l'homme devra-t-il affronter le mouton pour qu'il le lui
pardonne, pour qu'il ne le considère pas de cet œil-là ! Quel doux et fier
mépris dans ce regard vitreux, quelle divine supériorité que celle de l'herbivore innocent sur les meurtriers auteurs de livres et créateurs d'ordinateurs ! »
PETA et l’utilisation de l’imagerie de la Shoah
Ingrid Newkirk, la présidente de People
for the Ethical Treatment of Animals (PETA), a elle-même fait
cette comparaison de façon claire en disant: « Six millions de Juifs sont
morts dans les camps de concentration, mais six milliards de poulets à rotir
vont périr cette année dans les abattoirs »12.
PETA a utilisé l'imagerie de la Shoah
par deux fois dans ses campagnes. En juillet 2003, une publicité télévisée de
PETA passée sur plusieurs chaînes câblées américaines appelée: « Ils
vinrent nous chercher la nuit », racontée par un homme décrivant ce qu’il
a ressenti lorsqu’il fut transporté sans eau et sans nourriture13.
La même année, l’exposition de PETA,
"La Shoah dans votre assiette", se composait de huit panneaux
d'environ six mètres carrés chacun, juxtaposant des images de la Shoah et des
images d'animaux dans des fermes d'élevage intensif.
Les photographies des détenus dans les camps de concentration étaient affichées
à côté de photographies de poulets élevés en batterie, et les photographies de
corps empilés des victimes de la Shoah, à côté d'une pile de carcasses de
porcs. Les légendes prétendaient que « comme les Juifs tués dans les camps
de concentration, les animaux sont terrorisés quand ils sont parqués dans des
immondes entrepôts et rassemblés pour être envoyés à l’abattoir. Le canapé et
le sac en cuir sont les équivalents moraux des abat-jour fabriqués avec la peau
des personnes tuées dans les camps d’extermination »14.
L’exposition était financée par un philanthrope juif anonyme15, et créée par Matt Prescott, qui
perdit plusieurs de ses parents dans la Shoah. Prescott a déclaré: « C'est
exactement la même façon de voir les choses qui a rendu possible la Shoah, que
nous pouvons faire ce que nous voulons à ceux que nous décidons être
'différents ou inférieurs'. C'est ce qui nous autorise à commettre tous les
jours des atrocités sur les animaux…Le fait est que tous les animaux ressentent
de la souffrance, de la terreur et de la solitude. Nous demandons aux gens de
reconnaître que ce qui a été fait aux Juifs et à d'autres personnes pendant la
Shoah est ce qui est fait journellement aux animaux dans les fermes d'élevage
intensif »15.
Abraham Foxman, président de la Ligue
antidiffamation s'est plaint que l'exposition était « outrageusement
offensive et portait la "chutzpah" (le culot) à de
nouveaux sommets… Les efforts de PETA à comparer le massacre systématique et
délibéré de millions de Juifs au problème des droits des animaux est
odieux »15. Stuart Bender, conseiller juridique
du United States Holocaust Memorial Museum, a écrit à PETA leur demandant
« d'arrêter et de renoncer à ce détournement abusif des images de la
Shoah »3.
En 2005, Ingrid Newkirk s'excusa pour
l'affliction que la campagne a pu causer à certaines personnes, en écrivant:
« Aussi dur qu'il soit de
comprendre pour ceux qui ont été profondément peinés par cette campagne, j'ai
été retourné par la réception négative faite par de nombreuses communautés
juives. Cela était involontaire et imprévu. L'état-major de PETA qui proposa ce
que nous avons fait, était juif et le mécénat de l'exposition était juif. Nous
avons fait attention de prendre des auteurs et des historiens juifs et des
citations de victimes et de survivants de la Shoah…Nous pensons que nous,
humains, pouvons et devons utiliser nos capacités distinctives pour réduire la
souffrance dans le monde…Notre mission est une mission profondément humaine;
maintenant nous savons que nous avons causé de la peine. Ceci n'a jamais été
dans nos intentions et nous en sommes profondément désolés. Nous espérons que
vous pourrez comprendre que bien que nous nous soyons embarqués dans le projet
"La Shoah dans votre assiette" avec une idée fausse sur ce que serait
son impact, nous essayons toujours d'agir avec probité, dans le but d'améliorer
la vie de ceux qui souffrent. Nous espérons que ceux que nous avons peinés
auront à cœur de travailler dans le but d'un monde meilleur pour tous, quelle
que soit l'espèce16,17. »
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